Laurent Perbos, Diamonds Fly Away, 2018
Laurent Perbos //
EXPOSITION « Babylon by Birds » // 13.05___10.07.2022 – PROLONGÉE jusqu’au 10.09.2022
13.05.2022___ à partir de 17h30 // Vernissage événement de l’exposition Babylon by Birds en présence de l’artiste
________________________18h00 // WARM-UP
________________________19h00 // Concert de Fya Nya // Découvrir sur Spotify
_______________________20h30 // Set de DJ JEWELL JEFFREY // Découvrir sur Soundcloud
« In 2096, when the former third world has overrun and colonised the former superpowers, Bob Marley will be commemorated as a saint. »
John Parales, New York Times, 1996
Babylon by bus est le titre du sixième album de Robert Nesta Marley, dit Bob Marley, décédé le 11 mai 1981 à 36 ans. Enregistré en 1978 à Paris et lors des concerts européens du Kaya Tour, ce double album est hypnotique et énergétique, inclusif et contestataire, agressif et groove… tout simplement la perfection. Sur la Face A, on trouve Exodus, Positive vibration, sur la B, Stir it up, Concrete Jungle, sur la C, Lively up yourself, War/No more trouble, sur la D, Is this love et Jamming ! Ces morceaux illustrent encore avec pertinence le “Zeitgeist“, “l’air du temps troublé“ que nous vivons, ainsi que les propositions de Laurent Perbos pour cette double exposition Babylon by Birds à la Bakery Art Gallery à Bordeaux et RE-PLAY !!! sur le campus de Kedge Business School à Talence où sont installées – après Paris et avant Marseille -, une douzaine d’oeuvres, dont cinq monumentales (11 mai au 15 juillet).
En 1977, peu avant le concert du Pavillon Baltard, l’exposition Pictures à New York marque la naissance d’une tendance restée dans l’Histoire de l’art sous le nom de “Critique de la représentation“. Marquant “l’échec“ de l’art conceptuel, les “simulationnistes“ recyclent des oeuvres déjà connues et pratiquent la copie de copie (Sherrie Levine, Robert Longo, Cindy Sherman, Richard Prince) ; les “appropriationnistes“, plus proches de l’esthétique pop art, choisissent de recycler les objets du quotidien (Haim Steinbach, Jeff Koons). Les années 70 inaugurent le système des allusions où « l’usage de la référence, si important dans l’art actuel, offre aux artistes un dispositif efficace pour observer la culture visuelle et interroger son rôle dans la production du sens et de l’idéologie » – écrit Marie-Josée Jean en 2005 pour l’exposition éponyme à VOX centre de l’image contemporaine (Montréal, Ca.).
« Si ce sont les plumes qui font le plumage, ce n’est pas la colle qui fait le collage. »
Max Ernst, Cahier d’art, 1937
Laurent Perbos, Babylone#3, 2017
Laurent Perbos, Au delà…, 2019
Laurent Perbos enfant de la Pictures Generation //
Pour Perbos, le décalage du quotidien et l’art de la citation soulignent l’avènement du copier-coller, du re-play, du rattrapage. L’artiste réalise ses dessins au papier carbone d’après Kandinsky ou Matisse, utilise des copies d’antiques et des animaux naturalisés (Diamonds fly away). Ses oeuvres questionnent les notions d’auteur, d’originalité et d’authenticité sans cesser jamais d’organiser le brouillage (Jamming) des repères. Avec une tournure d’esprit implicitement surréaliste, Perbos organise des aventures d’oiseaux, comme avant lui Max Ernst avec Loplop, Supérieur des oiseaux ou La femme 100 têtes.
L’histoire d’Amytis de Médie qui sert de fil conducteur à l’oeuvre Babylone#3, commente la crise écologique et renvoie le spectateur à la double nécessité d’agir pour l’environnement… et par amour. Comme Nabuchodonosor II, ne devrions-nous pas planter un million d’arbres et permettre aux oiseaux de ré-enchanter nos déserts de béton (Concrete Jungle), tout en rendant le sourire à celles et ceux que nous aimons (Is this Love) ? Un sourire léger retrouvé devant les petits taxidermisés si amusants, mais… Annette Messager dans Mes pensionnaires (1972) volait aussi entre rêve et cauchemar, enfance, vie, mort, angoisse et questions existentielles.
De larmes et de lumières //
Les cages électriques suspendues d’Au-delà recèlent une tristesse poétique et publicitaire, libérant la couleur tout en l’emprisonnant (Exodus). L’espace irradie dangereusement. Pour parler de l’homme et de l’humain, Perbos préfère la métaphore animale et silencieuse. L’autorité que s’arroge les artistes demeure trop souvent incontestée et lui préfère ne pas courir le risque de réduire son discours à la rhétorique du ready-made ou à un système d’essences universelles. En 1964, Joseph Beuys évoquait l’absence d’engagement lisible de Marcel Duchamp. Appropriateur, simulateur, le silence de Laurent Perbos est-il surestimé ?
« L’humanisme occidental, à ses propres yeux, est l’amour de l’humanité, mais pour les autres, ce n’est que la coutume et l’institution d’un groupe d’hommes, leur mot de passe et quelquefois leur cri de guerre. »
Merleau-Ponty, 1947
EXPOSITION « RE-PLAY !!! » // 11.05___15.07.2022
10.05.2022___ à partir de 19h30 // Vernissage de l’exposition RE-PLAY !!! // Campus Kedge Business School Bordeaux
Vernissage de l’exposition RE-PLAY !!! sur le campus Kedge Business School de Bordeaux. Cocktail et rencontre avec l’artiste Laurent Perbos et Christian Pallatier, historien d’art et directeur de BAG_Bakery Art Gallery.
Un grand merci à Anna Maisonneuve du journal Sud Ouest
MAISONNEUVE Anna, Les courts-circuitages poétiques de Laurent Perbos, Journal sud ouest, mercredi 18 mai 2022
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