Anaïs Tondeur raconte Tchernobyl Herbarium
Jean-Michel Durafour présente Tchernobyliana

Le 26 avril 1986 à 1h 23mn 44s, le cœur du réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl explose. À travers l’étude de plusieurs gestes artistiques, cet essai interroge ce qu’un tel événement, impliquant des temporalités au-delà de l’expérience humaine possible, a changé dans notre regard et notre façon de faire des images. Contrairement à la bombe atomique, qui a donné lieu à des régimes de représentation exorbitants, la première grande catastrophe environnementale du nucléaire civil ne peut être approchée que par une esthétique inoculée où le regard est partout orienté dans une menace obscure. Trois propositions principales : la radioactivité est moins, pour l’art, un objet de représentation qu’une manière de regarder ; les images du vivant contaminé par la radioactivité (nucléarisé) exigent un regard humain énucléé ; un art de la radioactivité produit une esthétique radieuse.
 
Jean-Michel Durafour, agrégé de philosophie et docteur en esthétique de l’EHESS, est spécialiste de la philosophie et de l’esthétique du cinéma. Ses recherches portent principalement sur le cinéma hollywoodien et asiatique. Collaborateur de revues comme Trafic, CinémAction et Ligeia, il est aussi membre du comité de rédaction de Cités.

Tchernobyl Herbarium est nominé au Prix PICTET 2025

 

Live de leur rencontre à la galerie