Résidence de l’artiste Mega MINGIEDI en Nouvelle-Aquitaine
Vernissage le jeudi 17 octobre à 11H
Commissariat : Franck Houndégla, Mega Mingiedi
Chargées de production et de réalisation : Rokhaya Diallo, Catherine Tétard
Direction artistique : Guy Lenoir
Du 18 octobre au 24 novembre 2024, pour la deuxième année consécutive, BAG accompagne la résidence de l’artiste Mega MINGIEDI, dans le cadre du projet TÉLÉMA. Ce partenariat avec l’association MC2a et SO Coopération préfigure l’installation, rue du Mirail, du futur Institut des Afriques en 2025. Dans cette exposition, Mega Mingiedi Tunga artiste plasticien cartographe originaire de la République démocratique du Congo (RDC) pose la question des frontières, leurs origines et leur devenir. Il s’approprie les Objectifs de développement durable (ODD) en proposant une reconfiguration des frontières africaines en 2030.
Sous le commissariat de Franck Houndégla et Mega Mingiedi Tunga , cette exposition réunira également les œuvres d’artistes tels que Barbara Asei Dantoni, Danièle Bokino, Christophe Doucet, Isidore Krapo, Alice Raymond, Natacha Sansoz, et Corinne Szabo.
ART ET OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE
Dans un monde globalisé et face aux urgences multiples, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a proposé 17 Objectifs mondiaux de Développement Durable (ODD) à atteindre d’ici 2030. Il s’agit d’un plan d’action pour les populations, la planète, la prospérité, la paix tout en mettant en oeuvre des partenariats à toutes les échelles. SO Coopération répond aux enjeux de sensibilisation des ODD à travers son programme Récital ODD soutenu par la Conférence interrégionale des réseaux régionaux multi-acteurs (CIRRMA) et l’Agence française de développement (AFD). En effet, le programme permet d’éduquer aux ODD par des créations artistiques et culturelles, levier majeur pour faire passer des messages en vue de la réalisation de ces objectifs universels.
LE PROJET TÉLÉMA
Le projet TÉLÉMA est né dans la foulée des débats sur la Restitution à l’Afrique de son patrimoine matériel et immatériel. En invitant en résidence l’artiste plasticien cartographe Mega Mingiedi, TÉLÉMA pose la question des frontières de l’Afrique à l’instar des ODD qui interrogent les frontières entre les acteurs, les secteurs, le Nord et le Sud et l’universalité des combats.
Les objectifs :
– Comprendre le territoire, en revisitant l’Histoire, celle des peuples, leurs langues, la terre et le sous- sol.
– Concevoir une carte représentative des frontières africaines en 2030 qui met en exergue les réalités sociologiques, anthropologiques, culturelles, artistiques et les enjeux environnementaux.
« Le travail de l’artiste interroge le monde qui l’entoure proche ou lointain, qu’il regarde depuis sa ville où il a grandi et choisi de vivre. Ainsi je vis et travaille à Kinshasa, mes récits graphiques entre cartographie et dessin artistique racontent la ville monde en particulier celle de Kinshasa avec 17.000.000 d’habitants, mais aussi d’autres villes du monde et imaginaires.
L’artiste rapporte la manière dont l’imaginaire circule, dont les gens façonnent l’urbain, le pratiquent ou le chantent. Mon travail témoigne de l’intensité de Kinshasa, ville si dure qui est aussi, un royaume d’une joie extrême.
Les évènements de notre temps les chaos vécus venus de l’Afrique, les prises de conscience en Occident liées à la colonisation ainsi que d’autres secteurs, celles de l’art et de la restitution des objets d’art nous intéressent.
Comment redonner à l’Afrique de nouvelles configurations frontalières. Mon travail d’artiste et ma pratique de la cartographie aideront à la compréhension du monde africain de demain à travers les perspectives de nouvelles frontières proposées par l’artiste, dans le cadre du projet TÉLÉMA.
Afin de répondre aux ODD (objectifs de développement durable) je me suis focalisé sur 5 points essentiels choisis parmi les 17 attendus:
1. Éducation de qualité
2. Réduire des inégalités
3. Égalité entre les sexes
4. Protection des enfants
5. Paix, justice, et institutions efficaces
Pour finir je ne suis pas un artiste sectoriel parce que les problématiques des frontières ne concernent pas que la R. D. Congo, c’est un phénomène global ».
L’idée est de produire une installation en deux volets :
– L’une traduisant mes idées sur les nouvelles perspectives des frontières africaines par un dessin diptyque comprenant les problématiques liées à des régions qui veulent être autonomes, refusent la nation dit conventionnelle tels des pays « normaux ».
L’installation sera accompagnée de lots de caisses en bois et de témoignages individuels sur la thématique:
– L’autre, le work shop. Le travail va être confronté, échangé et partagé avec les étudiants et les lycéens dans le but de vivre ce projet dans un contexte d’échange et trouver ensemble, dire, inventer nommer… le résultat de ce processus.
Mega Mingiedi
Programmation
__Tables-rondes
Vendredi 25 octobre 2024 :
16h-18h : « Art et Sciences frontières », cartographie sensible, cartographie artistique/story map : Marina Duféal, Sylvain Guyot, Frank Houndegla, Anne-Laure Amilhat-Szary, Philippe Rekacewicz
18h – 19h : « Frontières et conflits au sein de la République Démocratique du Congo », avec Valéry Ntwali
Samedi 26 octobre 2024 :
16h30 – 17h : présentation du numéro de la revue Multitudes autour de la question Frontières/ Lisières avec Allan Deneuville
17h – 19h : « Frontière et transmission », avec Barbara Asei-Dantoni, Danièle Bokino, Christophe Doucet, Isidore Krapo, Alice Raymond, Natacha Sansoz, Corine Szabo, Julie Peghini, Androa Mindre Kolo
__Ateliers
Jeudi 24 octobre 2024 :
11h – 13h : « Révéler les frontières » , avec Sylvain Guyot, en lien avec ses dix oeuvres exposées sur les typologies de frontières propres à l’Afrique du Sud.
Vendredi 25 octobre 2024 :
10h – 12h / 14h – 16h : carto-partie : atelier de cartographie contributive sur OpenStreetMap par Marina Dufeal (sur inscription)
Samedi 26 octobre 2024 :
11h – 12h30 : atelier carto partie sur Kinshasa, avec Marina Duféal, Mega Mingiedi
_Performance
Vendredi 25 octobre :
Eric Androa Kolo, performeur
Démarche artistique de l’artiste
» Mi-Cartographies, mi-mind maps ultra conceptuelles, dessins/ collages /graphes/installations, les travaux de Mega Mingiedi portent un regard tout à fait inédit sur l’espace urbain. Pour qui a travaillé avec lui , comme c’est mon cas , à Kinshasa et à Johannesbourg , il est impossible de regarder ces deux villes , d’y travailler , d’y vivre, comme on le faisait avant : le regard de l’artiste transforme radicalement celui de l’observateur. Cela est d’autant plus frappant pour qui s’intéresse aux théories actuelles de la géographie radicale, mise en exergue, notamment dans les travaux de théoriciens / praticiens tels Eyal Weizman et Teddy Cruz . L’oeuvre de Mega Mingiedi est en dialogue avec et enrichit leur production . Je n’entends pas par là que l’artiste a vu Weizman ou Cruz, mais qu’il répond, à travers son travail, à une riche gamme d’interrogations centrales à la réflexion actuelle sur la violence (économique, politique, sociale, spirituelle) et, simultanément, l’extraordonaire vitalité dont ces espaces sont le creuset.
Cette ouverture – et cette capacité à dialoguer sont le fait d’études approfondies en arts plastiques, d’abord à l’Academie des Beaux-Arts de Kinshasa , où l’artiste a acquis la rigueur qui caractérise son trait, puis à l’Ecole Superieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, où il a été exposé à toute une gamme d’approches – Scénographiques , performatives, de cartographies – qui lui ont apporté une base conceptuelle à la fois solide et complexe. C’est à partir de ce double socle et d’une réelle réflexion personnelle, engagée, qu’il a développé le vocabulaire innovant qui caractérise son travail. Dans ces deux contextes aussi -ABA de Kinshasa et ESAD à Strasbourg – il a appris la rigueur à laquelle je faisais précedement allusion – A une capacité de concentration qui ne peut qu’épater, l’artiste allie un réel intérêt pour les échanges approfondis : pour les conversations fouillées autour d’approches de thématiques, de structures, de possibilités physiques et philosophiques. «
Dominique Malaquais, chargée de recherche
Centre d’Etudes des Mondes Africains / CNRS
Partenaires sollicités
TELEMA est un projet MC2a – SO Coopération, auquel s’associe l’Institut des Afriques en partenariat avec la Cité Internationale des Arts.
Fondation Lucien Faye (Paris)
Agence Française de Développement
Cité Internationale des Arts de Paris
Lycée Michel Montaigne (Bordeaux)
Musée Ethnographique Universitaire de Bordeaux
Réseau Aquitain de l’Histoire et de la Mémoire de l’Immigration
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