29 mars -26 avril
/// Les rêveries du promeneur solitaire
Sur une invitation de BAG (Bakery Art Gallery), les étudiants d’histoire de l’art du lycée Montaigne ont puisé dans la collection du CNEAI (Centre National de l’Édition et de l’Art Image) afin d’agencer pour la Vitrine des essais, un récit visuel dans lequel l’image et l’imagination sont au cœur de la proposition. L’exposition Les Rêveries du promeneur solitaire (titre de l’ouvrage inachevé de Jean-Jacques Rousseau rédigé entre 1776 et 1778) tisse une narration par le montage visuel de quatre œuvres dont la rencontre fortuite et les liens plastiques et poétiques créent un potentiel d’évocation et d’efficacité imaginative. Par-delà les messages qu’elles peuvent contenir, ces images, basées sur un dispositif d’interprétation romanesque et de correspondances visuelles fertiles, restent actives pour le promeneur de la rue Sainte-Catherine.
« Reprenant symboliquement le motif du promeneur solitaire rousseauiste ainsi qu’une citation de St- Pierre « rêvassant l’horizon », la Vitrine des essais vous donne la possibilité d’une balade sensorielle immersive :
par la rencontre des reflets lumineux voguant au rythme des flots de la Seine sur les sérigraphies de Maya Spasova (MAYA SPASOVA, VOYAGE ROMANTIQUE SUR LA SEINE I, II & III 1998 Image réalisée à l’occasion d’un parcours en péniche sur la Seine où l’artiste projetait des textes de petites annonces sur les édifices),
par la captation de nos passages et de nos lectures sur le support des impressions sur plexiglas d’Aurélie Pétrel (AURÉLIE PÉTREL, 7 X 7 2016, dans le cadre de l’exposition Seuils de visibilités, l’artiste crée une œuvre qui joue sur la reproduction et la réinterprétation des œuvres issues des collections du Cneai), par les réminiscences en noir et blanc des tirages d’Esther-Hoareau montrant une odyssée entre l’île de la réunion et l’antarctique (ESTHER HOAREAU, OCEAN CAMP 2004 Photographie numérique en noir et blanc accompagnant le livre Ocean Camp),
par la confrontation au présent des listes d’Anne-James Chaton (ANNE-JAMES CHATON, LE STEWARD 2005 Portrait réalisé par le relevé de l’ensemble des textes imprimés portés par les personnes au moment de la rencontre),
les images et les mots tendent à des recompositions mentales. »
/// Poème :
« Souviens toi. La lumière t’aveugle et le noir t’engloutit. Il y a ce livre auquel tu t’accroches ; tu n’as même pas remarqué que tu l’avais pris. C’était inévitable. Tu marches, vite. La nuit est si calme. A errer ainsi, les ruelles finissent par toutes se ressembler ; les lampadaires se succèdent, un à un, et leur grésillement t’agace.
Souviens-toi. Le blanc de l’Antarctique. La lumière que tu attends va arriver, il le faut. La morsure du froid saisit tes doigts, ils se soudent à ton livre. C’est inévitable. Le roulement des vagues te berce, t’enivre, t’emporte…
Souviens-toi. Tu l’aimes, tu l’attends. Il ne reste que des morceaux de papier, épars. Des regrets, de l’espoir, des chaussures usées. Des sourires envolés et cette chaleur qui ne t’embrase plus. »
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